Bonjour, ça va ? {.feat Yhsim

Le mois d’Août avait été pour le moins… éprouvant. Entre la rencontre avec Abso’ et la descente sur le lieu de travail de Mis’… sans compter son état de santé pas très net à cause de malade notoire, il était plus qu’heureux que cela ce soit calmé… et terminé. Même s’il savait qu’il risquait d’être de nouveau le cobaye de l’autre fou quand il aurait ajuster son « traitement ». Un putain de mois merde…
Et son coloc’ avait choisi ce mois pour le teindre en bleu… il soupira. Il aimait ses cheveux roux tirant vers le rouge.

C’est légèrement boudeur et des valises qu’il entra dans la librairie de son indic’ « préféré », parcourant les rayons sans vraiment de but précis. Il y était entré seulement parce qu’il trouvait le lieu apaisant et aimait l’odeur des livres neufs… qu’il n’avait pas envie de rentrer chez lui même si ça faisait 72h qu’il créchait dans le QG du JAG.
Baillant allègrement, il heurta la personne en face de lui alors qu’ils étaient en plein milieu d’une l’allée. C’est qu’il ne pouvait pas dormir debout et voir les personnes en face de lui aussi…

– ‘solé… dit-il à moitié endormi avant d’observer la personne en face de lui, clignant des yeux un moment avant de capter. Princesse ? Ah… Kisanagi, ‘don. Salut ? Ça va ?

Techniquement, la « princesse » était Misery et non la partie civil de celui-ci mais franchement, il voyait les personnes comme un tout et non à moitié. Les gens qu’il croisait sur le serveur était parfois un rôle mais tout de même une partie d’eux-même alors cela revenait au même pour lui.

– Y’aurais pas un coin où je pourrais me poser sans être dans le passage ?

Ou autrement dit : un lieu où il pourrait dormir sans déranger personne.
La maison de Akemi était trop loin en plus du fait qu’il ne voulait pas le déranger et… il ne voulait toujours pas rentrer chez lui, craignant un peu que son coloc’ profite encore du fait qu’il dorme pour les teindre une nouvelle fois les cheveux. Après le rose et le bleu, il ne voulait pas savoir quelle couleur il trouverait cette fois. Peut-être vert ou jaune fluo… beurk.

A moitié dans le cirage – à deux doigts de l’être totalement – il suivit docilement Kisanagi, ignorant malgré lui l’une des employées qui le salua en riant, complètement habitué à le voir régulière dormir entre deux étagères.

– Ça y est, c’est enfin fini le bleu ?

Réalisant qu’on lui parlait – le pouvoir du bleu sûrement – il tira la langue à la demoiselle de manière très mature avant de bailler de nouveau, ne se posant même pas la question de pourquoi Misery le conduisant dans un espèce de placard à balais. Sérieusement, du bleu... pourquoi pas des lentilles dorés tant qu'il y était. Il passa une main dans ses cheveux, les emmêlant sûrement au passage.
Y’avais des cartons… c’était confortable un carton pour dormir ?

– Fais-toi une place ici. Et ne me demande pas de jouer les veilleurs de nuit...
– Merci…

Sans se faire prier, il s’installa dans un coin – douillé ? - entre deux cartons, n’ayant même pas fais attention au second locataire des lieux.
Il n’entendit même pas la seconde phrase de son hôte, Morphée l’ayant déjà kidnappé.

Par contre, le bruit avait réveillé le second locataire qui n’avait fait mine de rien, attendant que Yhsim referme la porte pour s’étirer doucement avant d’aller voir Alice. Il rit sous cape, en voyant le « gamin » complètement affalé et bien partie pour baver de sommeil et le couvrit de sa veste de costume avant de relever les manches de sa chemise et de retourner dans son bureau ni vu, ni connu.


Quand il se réveilla, se fut pour balayer la pièce d’un air hagard mais hostile avant de s’assurer qu’il n’y ai personne… et de reconnaître la pièce. En réalité, s’il pouvait dormir sans peine dans la librairie c’est parce qu’il savait qu’il ne risquait absolument rien ici, l’endroit étant couvert par la famille mafieuse régnant sur Londres.
S’étirant, il avisant l’heure de son portable avec une grimace. Il avait dormit deux bonnes heures… Il fallait dire que l’expérience avait eut un contrecoup assez néfaste sur son sommeil – en plus des horaires à la con qu’il se tapait au travail. Peut-être devrait-il voir un médecin ? Deuxième grimace. Son supérieur était bien médecin mais s’il allait le voir, ça risquait de chier dans les casseroles.  Il ne pouvait pas non plus voir de médecin externe et civil, trop dangereux. Il ne connaissait même pas de médecin hors ceux du JAG.

Se relevant, il épousseta son vêtement alors que la porte s’ouvrait de nouveau et fit un léger sourire accompagné d’un « coucou » a celui qui venait de franchir les portes.

– Tu n’aurais pas l’adresse d’un toubib qui ne pose pas de question et serait capable de « perdre » malencontreusement toutes traces de ton passage ?

Certes il pouvait le faire perdre lui-même informatiquement mais ce n’était pas le sens de la question. Le but était bien que le toubib en question ne dise absolument pas qu’il l’ait vu… et si possible accepte de le rencontrer dans un endroit peu conventionnel.
Tant pis, il ferait sans médecin et « prierait » pour que les expériences de l’autre con ne finisse pas par le tuer.

Il fit une grimace.
Maltraité n’était pas vraiment le mot… enfin du moins, il ne s’était jamais sentit maltraité jusqu’à présent.
Remarquant enfin la veste de costume qui traîné à ses pieds, il la saisit pour l’épousseter également. Étrange, elle ne semblait pas être à la princesse… quelqu’un d’autre était venu ? En dormant, il n’avait rien entendu… la merde.

– Mauvais endroit au mauvais moment plutôt…
– Je ne vais pas te dire de te montrer plus prudent, je suppose que mes conseils vont une fois de plus tomber dans l'oreille d'un sourd...

Il haussa les épaule, toujours la veste grise entre ses mains.

– Ce serait plus dangereux pour moi d’en sortir maintenant et puis, généralement ils n’utilisent pas les « salariés » comme cobaye. C’est plutôt les détenus qui trinque… Puis j'suis pas sûr qu'il est les autorisations...

Repliant le vêtement qui lui avait apparemment servit de couverture de manière sommaire, il la posa sur un des cartons qui traînait avant de s’étirer tel un chat, baillant sans grande classe ni vraiment de retenu.

– Il tente d’améliorer les soldats j’crois… pour le moment c’pas trop au point mais connaissant ce commandant, il risque d’avoir des résultats rapide. S’il peut enlever la plupart des effets secondaires, c’est jouable… Je risque d’être le cobaye attitré là, alors j’vous tiendrais au courant…

Si l’expérience ne finissait pas par le tuer entre temps, évidemment…

– J’ai b’soin d’un café… maugréa-t-il presque en boudant. T'en veux un ?

A savoir qu’il n’en trouverait pas dans la librairie mais puisqu’il y avait un bon café – qu’il connaissait aussi bien qu’ici – juste à côté, ce n’était pas particulièrement gênant pour lui.

– Enfin, grosso merdo, le JAG bouge et ça annonce rien de bon.

Il bailla de nouveau avant de passer devant Misery enfin de sortir de la réserve, plissant les yeux un moment à cause du changement de luminosité et… grimaçant aussitôt avant de les fermer.
Il était vrai que ses yeux avait drôlement chargé à cause de ce produit…

– Si tu connais un ophtamologue aussi… qui prends rapide…

Ah, les bienfaits de la sieste avaient étés de courts durée puisque sa migraine était revenu à la charge. Un litre de café bien noir pour la mettre a distance été demandé à l’accueil…
Voir peut-être deux litres…

Il haussa les épaules en baillant.
Il aurait pu argumenter mais à quoi bon ? De toute façon, il avait bien l’impression que Misery ne le portait pas dans son cœur et encore plus depuis leur première rencontre.
Ah… il avait mal au crâne…

Ce prendre la tête sur les actions de Misery à son égards n’était pas sa priorité sur le moment et peut-être que c’était bien mieux comme ça. S’il devait tomber, il n’entraînerait certainement pas les autres membres du Wonderland avec lui et… il n’entraînerait personne qu’il connaissait.
Il avait apprit à ne compter que sur lui sans se soucier de ce que pouvait bien penser les autres à son égards, cela ne changerait pas maintenant. Peut-être encore moins maintenant en réalité.

Il avait des choses à protéger.

– J'connais un médecin hospitalier qui est pas bavard sur ses dossiers. Mais... j'sais pas si ce serait une bonne idée.

C’est aussi pour ça qu’il ne se laisserait pas tomber ou prendre si facilement non plus.

– Et je crois qu'il me faudra plus qu'une tasse de café, à ce stade...

Il hocha la tête, les mains dans les poches de sa veste… avant de bailler de nouveau, se dirigeant tranquillement vers la sortie.

– D’accords mais là, tu me fais plus flipper qu’une mission coincé avec Aravinda au meilleur de sa forme.

Bon d’accords, Misery ne lui faisait pas aussi peur que ça mais… il était fatigué et son « collègue » n’y mettait clairement pas du sien.
Saluant la femme qui tenait l’accueil, il passa la porte de la librairie pour en franchir une autre à peine cinq mètres plus loin, rentrant dans le café de l’Aube.

– Salut Eve !

Il avait levé une de ses mains pour saluer le jeune tenancier… se prenant les pieds dans un sac traînant un peu trop près de son passage et le faisant s’étaler de tout son long sur le ventre dans un grognement.
Il fallait dire aussi qu’il n’avait eut qu’une seule main pour éviter sa tête de heurter le sol, l’autre ayant été coincé dans la veste.

– Un double expresso… grogna-t-il.
– Va chier et prends une table Lanalia ! Balança Eve en lui envoyant son torchon à la figure tout en retournant à la préparation des cafés.

Et maintenant, il n’avait plus qu’à se lever non ?
Ah… il avait la tête qui tournait… Aussi, il se contenta de s’asseoir en tailleur, restant en plein milieu de l’allée principale avec une moue boudeuse et l’air aussi dynamique et réveillé un escargot sous lexomil.

Il lâcha un faible « hey » alors que le brun l’attrapait par son vêtement pour le traîner derrière lui mais le suivit docilement, faisant attention de ne pas tomber cette fois…

– Fais au moins l'effort de t'installer sur cette chaise. Sérieux, on dirait un gamin de 4 ans, là...

...et se laissa tomber sur la chaise dans un soupir à fendre l’âme alors qu’il laissait tomber sa tête sur ses bras replié sur la table.
Ce qui lui sembla être deux secondes plus tard, on le poussa sans ménagement sur le côté… un œil ouvert plus tard et il a aperçu le plateau sur lequel reposait deux boissons.

– Holmes débile, tu as enfin décidé d’arrêter de croire que le labo est ton appart’ ? Salut Kisanagi. Tu devrais arrêter de veiller sur des idiots, on ne paie pas les heures sup’.

Eve déposa le double expresso devant un technicien boudeur et encore affalé sur la  table et un grand soft wake devant Kisanagi avant de partir derrière son comptoir.
Le roux soupira avant de relever assez la tête pour boire une gorgée de son nectar amer.

– J’me demande parfois comment son café marche aussi bien s’il insulte et envoie chier les clients…

Peut-être parce que le café était bon…
Mais ça ne faisait pas tout non plus.
Enfin, il y avait les mafieux derrière tout cela alors il ne devrait pas être si étonné que cela. Ce n’était peut-être pas une bonne idée d’emmener Misery là finalement vu qu’il traitait avec eux. Mais en même temps ça avait été le plus…

Il se redressa, rattrapant sa tasse au vol sans faire tomber une seule goutte de café et observa son interlocuteur d’un air surprit.
Il l’avait bien emmener dans la réserve pour dormir, non ?

– Tu… n’étais pas prof la dernière fois qu’on s’est vu ?

Ou alors il avait loupé quelques épisodes…

Il lui lança un regard blasé et grimaçant, se vautrant de nouveau devant sa tasse de café sur laquelle il loucha en observant les vapeurs de chaleur s’en élever. Ça lui jouait sur les nerfs… ça lui faisait presque penser au pourquoi il était entré dans le JAG au départ.
Pour la liberté.
Cela lui semblait étrangement loin à présent.

– Et je ne faisais que parler dans le vent, alors... c'était ça, ou un enchaînement d'ennuis pour tout le monde.
– Mouais… tu devrais faire gaffes quand même…

Oui, c’était bien lui qui disait ça.
Mais le JAG avait au moins l’avantage d’être officiel et gouvernementale, même si ça ne voulait pas forcément dire qu’il était tout blanc. Les Grand partons d’ici étaient totalement différent, ils étaient de l’ombre. S’il apprenait que Kisanagi était du Wonderland, cela risquait d’être tendu pour le faire sortir de là.

– Les grands patrons derrière sont pas recommandable… même si ce son de bon indic’s, marmonna-t-il à l’intention de Kisanagi avant de se redresser pour fini sa tasse d’un trait.

Il n’en donnait pas franchement l’impression comme ça quand il parlait sur le serveur, mais il était très protecteur envers les membres du Wonderland. Il le montrait peut-être mal parfois… comme lorsqu’il avait fuit leur « réunion » improvisé et… la première rencontre avec Misery avait été fatale.
Sauf que le gars en face semblait ne pas lui pardonner contrairement à Abso’. Il ferait encore un peu d’effort parce que le Wonderland était sa seule famille comme il l’avait dit à Absolem il n’y avait pas si longtemps. Mais si ça ne marchait pas… ah…

Il reposa sa tasse dans un petit bruit avant de se lever.
Peut-être devrait-il seulement laisser tomber. Peut-être que le malaise était trop présent pour être réparer et qu’il devrait juste les quitter pour tout arranger. Il ne voulait pas être la cause de leur chute, même si c’était sa famille. Ou justement parce qu’ils étaient sa seule famille.

– J’te laisse… j’ai b’soin de rentrer avant que mon coloc’ lance un avis de recherche. ‘plus.

Rangeant la chaise derrière lui, il n’attendit même pas de réponse pour quitter le café.