La rentrée avait commencé depuis une semaine et tu en avais déjà marre, encore plus qu'en temps normal. Tu avais encore ces mêmes élèves qui s'amusaient à terroriser d'autres, et tu savais d'expérience que tenter d'en parler à tes collègues ne servait à rien car ils s'en moquaient. Pas plus que signaler l'affaire aux parents des harceleurs n'était utile, vu qu'ils refusaient de te croire. Et ces monstres le savaient et en abusaient, te narguant parfois. Tu te sentais épuisé de cette lutte sans fin à laquelle peu de gens prêtaient attention...
En ce deuxième jeudi du mois de septembre, tu avais une fois de plus passé une nuit blanche. Nuit durant laquelle tu avais écrit une lettre de démission que tu avais ensuite imprimée, sans même être certain que tu aurais le courage d'aller la donner à ton employeur. Oh, tu ne serais pas sans emploi juste derrière, puisque Morgan t'avait adorablement proposé de le rejoindre à sa librairie pour travailler avec lui. C'était tentant... mais tu n'avais aucune expérience dans le domaine.
Et est-ce qu'il supporterait un employé aussi inexpérimenté que toi ?
Tu chassas comme tu pus cette horrible voix de ta tête, tentant à l'heure actuelle de te concentrer sur ton travail. Mais rien à faire, tes pensées se mirent encore une fois à dériver. Tu avais tout tenté : la méthode "douce" - aussi doux que tu puisses être avec une énorme fatigue constante - les menaces sur les notes, la menace de tout raconter... rien à faire. Et quand tu avais mentionné vaguement Vladimir, cela les avait fait rire. Ils doutaient du fait même que tu puisses connaître quelqu'un d'intimidant ! Tu aurais vraiment dû demander à ton vieil ami de venir un jour leur donner une petite leçon. Surtout que la simple évocation de son surnom suffisait généralement à calmer les plus récalcitrants.
Cependant, des ricanements dans le couloir te tirèrent assez rapidement de tes pensées. Tu te levas pour aller voir ce qui pouvait causer ce raffut, en ayant cependant une idée précise... qui se confirma lorsque tu vis un imbécile qui s'amusait à tenir hors de portée le sac d'un autre élève, déclenchant l'hilarité de ses camarades. La colère monta en toi et tu te dirigeas vers le tourmenteur, lui arrachant le sac avant de le rendre à son juste propriétaire, entraînant ensuite avec toi le fauteur de troubles jusqu'à un coin isolé.
"Je vois que le message n'est toujours pas passé. Cessez d'importuner vos camarades. Sinon..."
"Sinon quoi, hein ? Vous allez vous plaindre auprès des autres professeurs ? Mais ils vous croiront jamais ! Et pareil pour mes parents, j'ai juste à leur dire que c'était un jeu et ils me croiront !"
"Dernier avertissement. Je commence à en avoir assez, et je pourrais être tenté de faire de vous un exemple."
"Un exemple de quoi ? Vous savez que vous pouvez rien faire ! Vous servez à rien !"
Il a raison, tu es pitoyable...
Tu sentais une crise pointer le bout de son nez, et la voix de ta maudite paranoïa n'arrangeait rien. Tu aurais voulu donner n'importe quoi pour avoir un morceau de verre ou un couteau sous la main, n'importe quoi pour t'entailler la main et te calmer...
"Toute façon, votre histoire, c'est du vent. Jamais un gamin a pu être aussi maltraité, et je doute que vous avez vraiment pu balancer un mec qui faisait deux fois votre poids ! Sur ce, j'me casse, j'ai autre chose à foutre qu'écouter vos mensonges !"
Ce fut la phrase de trop. Douter de ta souffrance alors que tu étais enfant, passe encore, tu en avais eu trop l'habitude... mais douter du fait que tu avais vraiment balancé ton ancien directeur dans les escaliers ? Dénier la rage qui t'habitait ? Il était hors de question de laisser passer ça. Ton regard se teinta d'une lueur mauvaise tandis que tu saisis le poignet de l'élève au moment où il passait près de toi.
"Voyons si tu me considères toujours comme un menteur pathologique après ce qui va t'arriver..."
Il avait beau se débattre comme un diable, tu ne relâchas pas pour autant ton emprise tandis que tu l'entraînas vers le premier casier libre, l'y balançant avant de l'y enfermer. Tu plaças un verrou sur la serrure et une chaise devant, pour être certain qu'il ne puisse pas sortir de lui-même. Tu restas plusieurs minutes ainsi, le temps que ta colère retombe... mais bizarrement, tu ne te sentais pas coupable. Tu l'entendais taper de toutes ses forces, criant et suppliant sur un ton passant peu à peu de la colère à la peur, mais cela t'indifférait.
Tu tournas ensuite les talons, passant rapidement à ton bureau pour récupérer la lettre que tu déposas au directeur. Il était absent, aussi tu te contentas de poser l'enveloppe sur son bureau. Tandis que tu te dirigeais vers la sortie, tu sortis ton portable, envoyant un premier message à l'intention de Vladimir.
La réponse du russe se fit immédiate...
Tu eus un faible sourire. Il avait encore une fois raison, pourquoi est-ce que tu n'étais pas parti plus tôt ?
Car tu n'avais pas de solution de repli...
C'était faux. Tu avais une solution de repli, mais vivre constamment dans l'illégalité n'était pas la meilleure option... Tu inspiras doucement, avant d'envoyer un second message, cette fois-ci à l'intention de Morgan.
Tu voulais lui faire la surprise en lui annonçant en face à face la bonne nouvelle.
En ce deuxième jeudi du mois de septembre, tu avais une fois de plus passé une nuit blanche. Nuit durant laquelle tu avais écrit une lettre de démission que tu avais ensuite imprimée, sans même être certain que tu aurais le courage d'aller la donner à ton employeur. Oh, tu ne serais pas sans emploi juste derrière, puisque Morgan t'avait adorablement proposé de le rejoindre à sa librairie pour travailler avec lui. C'était tentant... mais tu n'avais aucune expérience dans le domaine.
Et est-ce qu'il supporterait un employé aussi inexpérimenté que toi ?
Tu chassas comme tu pus cette horrible voix de ta tête, tentant à l'heure actuelle de te concentrer sur ton travail. Mais rien à faire, tes pensées se mirent encore une fois à dériver. Tu avais tout tenté : la méthode "douce" - aussi doux que tu puisses être avec une énorme fatigue constante - les menaces sur les notes, la menace de tout raconter... rien à faire. Et quand tu avais mentionné vaguement Vladimir, cela les avait fait rire. Ils doutaient du fait même que tu puisses connaître quelqu'un d'intimidant ! Tu aurais vraiment dû demander à ton vieil ami de venir un jour leur donner une petite leçon. Surtout que la simple évocation de son surnom suffisait généralement à calmer les plus récalcitrants.
Cependant, des ricanements dans le couloir te tirèrent assez rapidement de tes pensées. Tu te levas pour aller voir ce qui pouvait causer ce raffut, en ayant cependant une idée précise... qui se confirma lorsque tu vis un imbécile qui s'amusait à tenir hors de portée le sac d'un autre élève, déclenchant l'hilarité de ses camarades. La colère monta en toi et tu te dirigeas vers le tourmenteur, lui arrachant le sac avant de le rendre à son juste propriétaire, entraînant ensuite avec toi le fauteur de troubles jusqu'à un coin isolé.
"Je vois que le message n'est toujours pas passé. Cessez d'importuner vos camarades. Sinon..."
"Sinon quoi, hein ? Vous allez vous plaindre auprès des autres professeurs ? Mais ils vous croiront jamais ! Et pareil pour mes parents, j'ai juste à leur dire que c'était un jeu et ils me croiront !"
"Dernier avertissement. Je commence à en avoir assez, et je pourrais être tenté de faire de vous un exemple."
"Un exemple de quoi ? Vous savez que vous pouvez rien faire ! Vous servez à rien !"
Il a raison, tu es pitoyable...
Tu sentais une crise pointer le bout de son nez, et la voix de ta maudite paranoïa n'arrangeait rien. Tu aurais voulu donner n'importe quoi pour avoir un morceau de verre ou un couteau sous la main, n'importe quoi pour t'entailler la main et te calmer...
"Toute façon, votre histoire, c'est du vent. Jamais un gamin a pu être aussi maltraité, et je doute que vous avez vraiment pu balancer un mec qui faisait deux fois votre poids ! Sur ce, j'me casse, j'ai autre chose à foutre qu'écouter vos mensonges !"
Ce fut la phrase de trop. Douter de ta souffrance alors que tu étais enfant, passe encore, tu en avais eu trop l'habitude... mais douter du fait que tu avais vraiment balancé ton ancien directeur dans les escaliers ? Dénier la rage qui t'habitait ? Il était hors de question de laisser passer ça. Ton regard se teinta d'une lueur mauvaise tandis que tu saisis le poignet de l'élève au moment où il passait près de toi.
"Voyons si tu me considères toujours comme un menteur pathologique après ce qui va t'arriver..."
Il avait beau se débattre comme un diable, tu ne relâchas pas pour autant ton emprise tandis que tu l'entraînas vers le premier casier libre, l'y balançant avant de l'y enfermer. Tu plaças un verrou sur la serrure et une chaise devant, pour être certain qu'il ne puisse pas sortir de lui-même. Tu restas plusieurs minutes ainsi, le temps que ta colère retombe... mais bizarrement, tu ne te sentais pas coupable. Tu l'entendais taper de toutes ses forces, criant et suppliant sur un ton passant peu à peu de la colère à la peur, mais cela t'indifférait.
Tu tournas ensuite les talons, passant rapidement à ton bureau pour récupérer la lettre que tu déposas au directeur. Il était absent, aussi tu te contentas de poser l'enveloppe sur son bureau. Tandis que tu te dirigeais vers la sortie, tu sortis ton portable, envoyant un premier message à l'intention de Vladimir.
Ne viens plus me chercher à mon boulot actuel, j'ai démissionné.
J'en avais ma claque de ces abrutis.
J'ai autre chose en tête.
La réponse du russe se fit immédiate...
Vlad' a écrit:Pas de souci, tout ce que j'te demande c'est de prendre soin de toi.
Toute façon, c'était nécessaire que tu te casses de là.
Tu eus un faible sourire. Il avait encore une fois raison, pourquoi est-ce que tu n'étais pas parti plus tôt ?
Car tu n'avais pas de solution de repli...
C'était faux. Tu avais une solution de repli, mais vivre constamment dans l'illégalité n'était pas la meilleure option... Tu inspiras doucement, avant d'envoyer un second message, cette fois-ci à l'intention de Morgan.
Est-ce que tu pourrais venir me chercher au lycée ?
Rapidement si possible...
Ce n'est pas une urgence vitale, mais je n'ai pas envie que ça traîne trop non plus...
Tu voulais lui faire la surprise en lui annonçant en face à face la bonne nouvelle.